Mercedes Classe S 63 AMG Coupé : douce violence !

Nous roulons sur le tracé de l'ancien grand circuit de Charade (8055 m) crée en 1958 dont une portion est devenue permanente en 2001. Comment les pilotes de Formule 1 des années 70 arrivaient à débouler à 250 km/h sur cette route étroite en lacets coincée entre les rochers ? 

Longue (5,03 m), basse, profilée, le coupé Classe S AMG est d'une indiscrète discrétion

Le coupé  offre quatre places et un vrai coffre, dérivé de la berline Classe S

Pour ma part, il y a plus d'un demi-siècle, couché sur ma Mob orange, je dévalais   la descente de Grave-Noire à 80 km/h entraîné par les 2,5 ch de son petit 50 cm3. Aujourd'hui avec 585 ch aux roues pour un poids de plus deux tonnes, pas question de jouer au pilote dans cette effrayante descente où je me suis fait quelques chaleurs. En revanche, dans la montée, la boîte en mode sport, la S 63 AMG peut bondir dans le grondement de son V8 biturbo de 5,5L. Pas longtemps. C'est un vrai boulet de canon qui avale le zéro à 100 en 3,5 secondes en effaçant les virages qui vous jaillissent littéralement au visage malgré la montée.

Très belle planche de bord recouverte de cuir avec un volant spécifique AMG (photo Michel Wasielewski)

Habitacle tendu de cuir, les dossiers de sièges se gonflent dans les virages pour mieux maintenir le corps

"J'aime les voitures puissantes"

Ce coupé Classe S 63 AMG de 2017 appartient à Jacques. Il y a 18 mois, ce Petit Observateur nous avait déjà présenté sa Bentley Continental Mulliner au moteur W12 de 560 ch.

Moteur V8 de 5,5 l de cylindrée, double turbo donnant 585 ch. Il est signé par la personne qui l'a monté à la main :Kevin Felger (photo Michel Wasielewski)

Phares directionnel Ambilight

"J'adore les voitures puissantes. Sur la cinquantaine possédées se répartissant entre 8 Jaguar, 8 Mercedes et 8 BMW, j'ai toujours choisi les plus puissantes de la gamme. J'ai déjà eu une Mercedes AMG S 63 en berline à moteur 6,2 l atmo, mais le coupé, c'est vraiment autre chose. Il est beaucoup plus moderne que la Bentley et malgré sa puissance quasi-identique, il est plus sportif. C'est un modèle 2017 achetée à 66 000 km bénéficiant de nombreuses options avec la pack performances, les roues 20 pouces et le débridage à 300 km/h. J'ai parcouru avec autour de 10 000 km seulement à cause de la Covid.  C'est un bonheur de rouler avec car il concilie des performances exceptionnelles avec un réel confort et une sécurité unique avec ses 4 roues motrices. Sa conso varie de 12 litres aux 100 sur routes à prés de 20 litres en ville. Avec la carte grise de plus de 50 chevaux fiscaux, c'est le prix à payer pour conduire une voiture exceptionnelle qui coûtait plus de 200 000 euros neuve. Somme à laquelle il faut ajouter aujourd'hui le malus de 40 000 euros avec plus de 250g/km"

Aiguilles digitales. Tachymètre gradué jusqu'à 330 km/h

Roues optionnelles de 20 pouces. Freins de diamètre de 390 mm ! (photo Michel Wasielewski)

Moteur monté à la main

Né en 2014, le coupé Classe S 63 AMG est toujours au catalogue. Depuis, il a bénéficié d'un léger restylage et a troqué son gros V8 de 5,5 l contre un bloc de seulement 4 litres de cylindrée de 603 ch et pour 2023, d'un petit 4 cylindres hybride. Espérons qu'on ne la voit pas en bicylindre dans le futur.

Sa silhouette profilée reste assez discrète. Seul un œil averti à la taille des roues et des quatre sorties d'échappement se rendra compte qu'il ne s'agit pas de la version 6 cylindres de 3 litres. Elle s'étire sur plus de 5 m de long contre 1,90 m de large et plus de 2100 kilos à vide, due en partie à sa transmission intégrale 4 Matic indispensable avec autant de puissance à transmettre aux roues et surtout le couple colossal   qui plaque littéralement au dossier. Ce n'est pas qu'une expression mais une réalité ! Le plus fascinant reste la double personnalité de cette voiture. Douce et débonnaire à 1500 tr/mn et étonnement violente dès 3000 tr/mn catapultée par les deux turbos.

Quatre sorties d'échappement. 4 Matic qui adopte la puissance aux roues avant ou arrière

Depuis 2001, une portion du circuit de Charade est devenue permanente

Dossier adaptatifs aux virages

"J'aime sa ligne évidemment, son confort et le bruit fabuleux de sa mécanique qui gronde davantage en mode sport.  Il est difficile de l'exploiter sur routes mais parfois de nuit, je me fais un peu plaisir" avoue du bout des lèvres son propriétaire qui n'a pas du tout l'intention de la vendre. D'abord parce qu'il n'aurait pas les moyens d'en acheter une neuve qui coûte plus de 250 000 euros avec le malus. Ensuite car d'occasion, la S63, vu sa rareté, est une voiture difficile à trouver ce qu'il fait qu'elle décote très peu.

Pas évident de trouver un coin pour la photographier sous ce soleil écrasant qui annihile les formes sculptées de son interminable silhouette. Quelques tentatives sur le circuit ne donnent rien de bon. Les zones de verdures de ma jeunesse n'existent plus. Beaucoup on construit autour du circuit en se plaignant aujourd'hui, avec un certain culot, du bruit lors des rares courses automobiles !

Au sein de ce cocon tapissé de cuir odorant, on se pavane dans le luxe. Selon le virage, l'un des deux dossiers du siège se gonfle automatique sur un seul coté pour mieux maintenir le corps vu l'avidité à laquelle elle les avale grâce à son vecteur de couple. Quelle voiture !

Jacques a toujours aimé les voitures très puissantes sur la cinquantaine qu'il a totalisées (photo Michel Wasielewski)