Souvenirs d’Autos (474): La pathologie du bagnolard

Je me rappelle de l’année 2004. Comme dirait Souchon, les billes plein les poches, j’ai huit ans ! Ce n’est pas ça ? Ah bon.

En tout cas, à huit ans en 2004, mon cerveau est déjà très atteint par la pathologie du bagnolard ! Je me rappelle des vacances familiales à Millau chez mon oncle et ma tante. On descendait dans la Focus break familiale, quasi neuve à l’époque. Je me rappelle qu’une fois, le pot catalytique de la Focus a lâché dans les fameuses Causses de l’Aveyron. Je me rappelle qu’un « pot catalytique » je trouvais ça rudement chic comme équipement sur une voiture. Aujourd’hui je les exècre !

Je me rappelle que nous avons poursuivi le séjour avec l’antique AX de mon oncle, qui était en bout de course. Ma tante ne prêtait pas facilement sa belle Golf 3. Je me rappelle que nous dormions dans un petit village, chez le papa de mon oncle, l’AX garée en pente, et je me rappelle de ce cauchemars que j’ai fait une nuit : comme c’était une vieille guimbarde, le frein à main lâchait et elle dévalait la pente.

Finalement, je roule avec des guimbardes bien pires aujourd’hui et elles ne dévalent les pentes que si je les y invite et que je suis aux commandes…

Je me rappelle du viaduc de Millau. Mon dieu, quelle épopée ! Quelle révolution fantastique ! Je me rappelle de sa construction, suivie de près par mon oncle qui avait pris un poste de patrouilleur chez Eiffage. Quelle aventure ! Je me rappelle des premiers trajets où nous nous affranchissions du péage au moyen d’une jolie carte « Personnel Eiffage - viaduc de Millau » dans un étui en cuir avec le viaduc dessiné dessus, qu’on présentait à la guichetière pour qu’elle lève la barrière, lancés à bord de la Golf 3 de ma tante. Je me rappelle que j’étais fasciné par ce monstre de 2,46 km et de 343 m de haut.

Je me rappelle que le papa de mon oncle roulait alors en Xantia automatique. Premiers émois automobiles. Douceur des velours et de la transmission automatique, voiture menée avec tact et doigté par cet homme aussi élégant que sa voiture, feulement discret du 2.0 essence qui tranchait radicalement avec les sirènes du tout diesel auxquelles tout un chacun avait alors cédé.

Je me rappelle que quand j’ai acheté ma Xantia, dont la configuration est strictement identique, je me suis vu 15 ans en arrière, sur le siège arrière, La Dépêche du Midi dépassant de l’aumônière, fasciné par cet univers confortable et ouaté.

Je me rappelle qu’en 2004, Peugeot présentait la 407, que je trouvais fort bien dessinée, élégante et très plaisante par sa modernité et son armada d’équipements. Mais la Xantia qui deviendra bien plus tard et un peu par hasard ma première voiture, et une de mes autos préférées, tenait déjà une place à part dans mon esprit. Je me rappelle que c’était il y a vingt ans, désormais j’en ai vingt-huit, et je n’ai pas vu le temps passer !

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On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps…

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