Souvenirs d’autos (21) : Les fanions Shell

Par Thibault Chatel*. 1980 . À RMC Création, nous sommes interrogés par l’agence qui a le budget Shell. Ils veulent une présence à l’antenne quasi permanente…



À l’époque, le grand succès, c’est « L’Europe-Stop ». Si vous avez un autocollant Europe 1 sur la lunette arrière, une voiture de la station est susceptible de vous arrêter et de vous faire choisir une enveloppe dans laquelle il y a 100, 200, 300 ou 500 Francs !



Comme nous sommes très créatifs, nous proposons un mécanisme dans le même genre mais en privilégiant les « Nouveaux Conducteurs » (c’est à dire, ceux qui roulent prudemment). Donc, je résume :

Vous avez un autocollant Shell, vous êtes un « Nouveau Conducteur », vous écoutez Radio-Monte-Carlo, une voiture de RMC vous suit et annonce à l’antenne : « Je me trouve derrière une Renault 5 orange, immatriculée 212 DNP 84, si elle m’entend qu’elle s’arrête ». Vous stoppez et on vous donne de l’argent !

Tout le monde trouve l’idée parfaite et on y va.

Mais là, il y a un malin qui a une idée fabuleuse… Pour ne pas trop copier Europe 1, au lieu de coller un autocollant lambda sur la lunette arrière, on va faire des autocollants, qui en se repliant sur l’antenne de la voiture (oui, dans ce temps-là les autos ont des antennes) va former un fanion.

Alors les gens, qu’est-ce qu’ils font ? Ils obéissent. Ils vont chercher des autocollants et les collent sur leurs antennes. Ils repartent, prennent de la vitesse et… l’autocollant trop lourd fait plier l’antenne dans un premier temps avant de l’arracher de la carrosserie !

L’opération est un désastre car des milliers d’automobilistes font demi-tour et repartent, furieux, chez Shell où ils font un scandale !!

Du coup : cris, disputes, recherche de coupable… On refait des autocollants carrés, normaux, à poser sur la lunette arrière et on rembourse les antennes…

Retrouvez tous les souvenirs d'auto de Thibault Chatel ici

*Je m’appelle Thibaut, je suis né en 1959. Il se trouve que j’ai toujours adoré les automobiles… Pourquoi ? Sans doute parce que j’aime l’idée de liberté. On monte dans sa voiture, on démarre, on s’en va ailleurs. Là où il fait beau, au bord de la mer, à la campagne… peu importe. Parfois, je repense à des histoires d’enfance, d’adolescence, de jeunesse et j’ai décidé de les livrer à P.O.A.