Porsche Panamera e-hybrid

Disponible en juillet, la Porsche Panamera e-hybride rechargeable annonce des consommation de 3,1 litres au 100 km, des émissions de 71 g de CO2, sans renier des performances de sportives. 



J’ai assisté à un séminaire de présentation de la nouvelle Porsche e-hybride, autrement dit hybride rechargeable. Je pense que cette technologie à de l’avenir. Alors que les voitures électriques peinent à démarrer, voire à convaincre, l’hybride rechargeable réunit le meilleur des deux mondes. Il offre une autonomie électrique suffisante pour les déplacements courants, sans renoncer au moteur thermique pour les longs voyages, tout en abaissant les émissions et consommations. Les avantages de l’électrique sans les inconvénients,voilà comment on peut résumer l’hybride rechargeable.



À ce jour en France, seuls deux modèles hybrides rechargeables sont disponibles, la Toyota Prius au prix de 37 000 euros  et la Volvo V60, au prix de 61 150 euros. Deux modèles chers et peu connu, sans doute du fait que la technique hybride est elle aussi mal connu, se confondant avec l’hybride classique et le tout électrique. Le prix est lui aussi rédhibitoire pour le moment.



À ce titre, l’approche de Porsche avec la Panamera e-hybride me semble la bonne, car elle permet à Porsche de faire passer la pilule du prix (c’est une marque de luxe) tout en gagnant sur tous les tableaux, à la fois celui de la technologie et celui de l’image socialement responsable. Je m’explique. En proposant une vraie Porsche capable d’atteindre 270 km/h, mais qui ne consomme que 3,1 litres au 100, accélérant de 0 à 100 km en 5,5 secondes, mais n’émettant que 71g /Km de CO2, Porsche positionne sa Panamera comme la voiture de demain. Le prix, délirant en soi, 112 000 euros, fait aussi partie de l’équation. La voiture du futur n’a pas de prix, au plus exactement 112 000 euros chez Porsche.



Mais il est temps de présenter la Panamera e-Hybrid en détail. Aujourd’hui, la plupart des voitures hybrides offrent une autonomie très réduite en mode électrique de quelques kilomètres à vitesse réduite, environ 50-60 km/h. Utile pour les démarrages à froid, les sorties de parkings, les avancés lentes dans les encombrements, les très courts trajets en ville, et surtout pour abaisser les consommations globales, mais trop restreint pour un usage réel.

L’Hybride rechargeable permet d’offrir une autonomie en tout électrique bien supérieur.



416 ch et 71 g /km de CO2

La Porsche Panamera e-hybride est équipé d’un moteur V6 essence de 333 ch, accouplé à un moteur électrique de 70 Kw ( soit environ 90 ch). Le moteur électrique, placé entre le moteur essence et la boîte de vitesse, offre deux fois plus de puissance que sur la Panamera hybride classique, qui au passage disparaît du catalogue. Il est alimenté par un pack de batteries lithium-ion sous le plancher du coffre, à coté du réservoir d’essence. La puissance cumulée des deux moteurs offre 416 ch.

36 km d’autonomie électrique et 135 km/h en vitesse de pointe électrique

Le moteur électrique et ces batteries offrent jusqu’à 36 km d’autonomie et permettent d’atteindre 135 km/h en vitesse maxi. On peut donc avec cette Panamera rouler électriquement dans les conditions réelles. En ville, mais aussi sur national ou autoroute. J’ai été passager à bord de cette Panamera e-hybride lors d’un parcours mixte, mêlant ville, national et autoroute, et j’ai pu constater que le mode électrique fonctionne parfaitement, offrant silence et douceur et cela même sur autoroute à vitesse élevée. Il est impressionnant de rouler à 130 et voire l’aiguille du compte tours à 0.

 Au-delà des 130 km/h, le moteur thermique prend le relais, ou lors des accélérations franches, ou lorsque la batterie est vide. Le passage d’un mode à l’autre est imperceptible, seul le bruit du moteur essence vous renvoi à vos repères auditifs. Évidemment, les deux moteurs peuvent aussi fonctionner conjointement, en mode boost, pour délivrer toute la puissance.



À bord, l’impression de piloter un Airbus que dégage une Panamera avec ses multiples commandes (Porsche est fidèle à sa philosophie une fonction, un bouton) est encore accentué dans la version e-Hybride. Face à lui le conducteur à toujours le compte-tours avec la vitesse affichée en digital en son centre, à gauche le tachymètre a disparu au profit d’un power meter qui renseigne sur la puissance motrice et l’énergie récupéré en phase de décélération et de freinage. À droite, un écran digital affiche plusieurs données au choix, dont l’autonomie électrique, le niveau de charge de la batterie et le mode de propulsion. On peut aussi visualiser l’historique d’utilisation des différentes modes de propulsion et les consommations afférentes sur l’écran central de la console ; bref, on se transforme en mathématicien de son trajet  entre temps de consommation essence et l’utilisation électrique, et finalement on se prend au jeu de consommer le moins possible et d’utiliser au mieux l’autonomie électrique.



Le conducteur peut choisir 3 modes de conduite sur la console: e-power qui privilégie le tout électrique si la capacité de la batterie le permet. C’est le mode par défaut au démarrage. Si vous le désenclenchez, on passe de facto en mode hybride, c’est-à-dire que c’est l’électronique qui décide le mode de propulsion (électrique, thermique ou les deux) en fonction de votre conduite. Le mode e-charge permet de recharger la batterie à l’aide du moteur essence. Ce n’est pas le mode le plus écolo, il vaut mieux privilégier la recharge chez soi ou dans un garage équipé de prise, mais c’est pratique pour charger sa batterie, par exemple sur l’autoroute, avant de revenir en ville. Enfin, le mode sport privilégie les performances. À noter que la Panamera e-hybride est disponible uniquement avec la boîte de vitesse automatique Tiptronic S à 8 rapports qui facilite la gestion des passages d’un mode de propulsion à l’autre.



L’hybride rechargeable, comme son nom l’indique, se recharge sur secteur. Dans le cas de la Panamera, il faut 4 h pour une charge complète sur une prise classique et 2 heures et demie sur une système de recharge rapide.



Les bénéfices : une consommation moyenne qui chute de 9,9 litre à 4,4 litres

Présenter le système hybride rechargeable de cette Panamera ressemble un peu à une usine à Gaz et   finalement ce qui est plus parlant est d’en présenter les bénéfices concrets. Porsche insiste sur le fait que l’abaissement des consommations et des émissions fait partie d’un processus global qui intègre plusieurs technologies couplées les unes aux autres :

Le start & stop, le mode roue libre ou croisière qui désactive le moteur quand on lâche l’accélérateur, le mode croisière étendue qui coupe carrément le moteur quand la voiture roule sur sa lancé, et enfin l’hybridation ;

Pour ce faire, Porsche a établi un parcours type aux alentours de Stuttgart. Ce trajet de 63 km est représentatif des conditions réelles, mélange de ville, de banlieue, de route nationale, de route de campagne et d’autoroute, on y trouve tous les cas de figure classiques. Pour établir des comparaisons valables, Porsche a demandé à des conducteurs normaux d’effecteur ce trajet au volant d’une Porsche Panamera essence classique.

Sur ce type de trajet, la vitesse moyenne est de 53 km/h et la consommation est de 9,9 l/100.

Le start & stop qui désactive le moteur à l’arrêt fait baisser la consommation à 9,7 litres

L’ajout du mode croisière « roue libre » abaisse  à 9, 3 litres

L’ajout du mode croisière moteur off abaisse à 8,9 litres

Le mode hybride simple (de l’ancienne génération) fait chuter la conso moyenne à 7,7 litres

La mode hybride rechargeable de la nouvelle génération fait chuter la conso moyenne à 4,4 litres.

On notera que les 4,4 litres sont supérieures aux 3,1 litres annoncées officiellement, chiffre qui correspond aux homologations légales dont on sait qu’elles ne représentent pas la réalité d’usage.

Tablé sur 4,5 litres de consommation moyenne est déjà un chiffre excellent, et même si on frôlera sans doute les 5 à 6 litres de moyenne au 100 en conduisant normalement, il s’agit d’excellente valeur pour une Porsche de plus de 400 ch. Les émissions de CO2 annoncé de 71g, même si elles aussi sont optimistes, sont tout simplement incroyables pour une voiture de 2 tonnes et capable de dépasser les 250 km/h. C’est moins qu’une Clio ou une Prius Hybride classique !

 En conclusion

La technologie plug in hybride rechargeable démarre à peine. Si elle peut apparaître complexe à expliquer et à mettre au point, elle est très facile à utiliser. Enlever tous les écrans de contrôle et conduisez normalement et vous obtenez une conduite facile et douce en ville, et ayant du répondant quand nécessaire, tout en ayant la certitude de moins émettre de polluant que la majorité des voitures roulantes aujourd’hui.

Certes aujourd’hui cette technique est hors de portée du grand public. Encore trop cher, elle s’adresse à une riche clientèle qui va permettre petit à petit de la démocratiser et l’on peut espérer que d’ici 2 à 5 ans on trouvera des hybrides rechargeable à moins de 30 000 euros, voir moins sur une citadine ;

L’hybride rechargeable semble bien la technologie intermédiaire des prochaine années en attendant de découvrir des batteries offrant plus d’autonomie ou une autre énergie propre et peu cher.   

P.O.A mai 2013