Souvenirs d’Autos (111) : La Peugeot 104 ZS et le flingue !

Par le Commandant Chatel. Juin 1980. Il fait une chaleur à crever à Paris et avec mon grand copain, Franck, nous décidons d’aller rejoindre un autre fabuleux ami, Denis, à Roussillon dans le Luberon.

Nous montons dans ma Peugeot 104 ZS et direction le Sud ! Le souci, c’est qu’on appelle Denis afin de le prévenir qu’on déboule et il ne répond pas. Il a dû partir se balader et sans doute dîner dehors… Or, sa « douce moitié » pouvant être un peu « pète-sec », on se dit qu’il ne faut pas qu’on débarque au milieu de la nuit.

• Surprise !! C’est nous !

Bien sûr, il n’y avait pas de portable à l’époque, ni SMS, ni Messenger, ni rien !

Donc, on roule pied au plancher (et une 104, ce n’est pas non plus un foudre de guerre) et dès qu’on prend de l’essence (souvent car le réservoir est minuscule) on téléphone…

On passe enfin Lyon entre chien et loup et nous voilà sur l’Autoroute du Soleil qui est déserte ce soir-là.

Un petit jeu commence avec un coupé Peugeot 504. On la double. Elle nous redouble. On la double. Elle nous redouble. Etc.

Mais tout ça est très gentil. Pas d’appels de phare, pas de queue de poisson… juste dès que cette auto ralentit, je double. Ensuite, je manque de puissance et c’est elle qui me redouble. Bon.

Comme nous, ils sont deux à bord.

Pendant une côte vers Valence, ils nous doublent à nouveau, mais cette fois, ils restent à notre niveau.

Bien sûr, je tourne la tête pour voir ce qui se trame. Le passager qui a franchement une sale gueule me fixe… fouille dans la boite à gants et en sort un flingue qu’il me montre semblant le dire :

• Si tu nous doubles encore une fois, voilà ce qui t’attends !

Sans bouger, je susurre :

• Franck, le mec a un revolver !!

Il me répond lui aussi à mi-voix :

• Lève le pied !

Alors, comme l’écrivait Jules Romains : « N'écoutant que son courage, qui ne lui disait rien, il se garda d'intervenir »…

En fait, nous les laissons passer devant et à la station-service suivante nous nous arrêtons. Il nous faut un bon café bien chaud. Nous restons attablés une bonne demi-heure. Tant pis pour Denis, tant pis si on arrive au milieu de la nuit… tant pis pour tout !

Nous sommes en 1980, nous sommes jeunes (20 ans à peu près) et nous n’avons pas envie de mourir pour une bêtise pareille !

à lire l'article sur la Peugeot 104 ZS de Boitier Rouge

 

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