Souvenirs d’Autos (108) : un ingénieur général ne reconce jamais

Une rubrique pilotée par le Commandant Chatel. Ce souvenir m’a été envoyé par Godefroy que je remercie vivement et que je félicite d’avoir eu un arrière grand-père si opiniâtre !



Cette histoire m'a été racontée par ma grand-mère. Son père possédait une Peugeot 402 noire, je me souviens parfaitement de cette voiture qui est restée dans une grange pendant des années, et qu'un grand-oncle a récupérée il y a quelques années avec le souhait de la rénover.

L'histoire se déroule en 1950. Mon arrière grand-père, François Delamaire, Ingénieur Général, part un soir avec ma grand-mère de la maison familiale en Corrèze pour rentrer à Lyon, en faisant la route de nuit.

Il voyageait toujours avec une trousse à outil complète, des pièces de rechange et deux roues de secours pour pouvoir réparer en cas de raté de la mécanique ou de mauvaises rencontres sur les chaussées de l'époque.

Ce soir-là, sur la route un peu avant Vichy, la voiture tombe en panne. Impossible de la démarrer ! François commence à démonter le moteur, diagnostique immédiat : le joint de culasse est mort. Qu'à cela ne tienne, tout le nécessaire est dans le coffre. Il s’attelle à l'ouvrage, sur le bord de la route et en pleine nuit, éclairée par la lampe électrique de ma grand-mère.

Une fois le moteur remonté, tentative de démarrage... Echec... Fou de rage et sous la pluie qui commence à tomber, mon arrière grand-père commence à marcher avec ma grand-mère en direction de Vichy, afin d'y passer la nuit. De l'hôtel, il appelle le matin un chauffeur de la manufacture d'armes de Tulle où il travaille, qui vient le chercher et le raccompagne à la voiture, toujours en panne sur le bord de la route.

Ensemble ils démontent à nouveau le moteur, et s'aperçoivent qu'un malheureux joint s'était glissé dans un des cylindres au moment du remontage nocturne, invisible à cause de la faible lumière émise par la torche électrique...

Ce petit obstacle retiré, et le moteur à nouveau remonté, la voiture démarre sans problème. Mon arrière grand-père peut repartir sereinement à Lyon, avec ma grand-mère qui garde encore en tête cette nuit épique ou son père, de nuit, à la lampe torche et sous la pluie, a changé un joint de culasse !

Cette rubrique est désormais aussi la vôtre.

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