Souvenirs d’Autos (35) : La Paladine, Sarkozy et Moi

Par Thibault Chatel*. 16 mai 2007. Le président Sarkozy, fraîchement élu, entre en fonction. Ce jour-là, il descend les Champs-Élysées, non pas avec la traditionnelle SM, mais dans une étonnante Peugeot 607 décapotable.





Cette « Paladine », réalisée avec l'aide du carrossier Heuliez ,avait été présentée au Salon de Genève en 2000. Il s’agit d’un prototype rallongé, disposant d'un toit rétractable et dont l'habitacle est tendu de cuirs Hermès. Pas mal.



Septembre 2008. J’ai la chance de tourner un documentaire sur l’histoire de la marque Peugeot. Me voilà au musée du patrimoine de Peugeot à Sochaux, avec mes amis François Berthelot, Laurent Bergers et Stéphane « Fanou » Gaultier. Le film s’intitule « Peugeot, un affaire de famille » et Christian Peugeot, directeur de la communication, a accepté d’être le représentant de la famille et de répondre à nos questions. Pour que le film soit dynamique, on l’installe dans une voiture par époque (202, 203, 403, 404, 504, 205, etc…) pour l’interviewer.



Pour illustrer les années 2000, je découvre dans le musée la fameuse Paladine, exposée. Je demande donc aux mécaniciens du Musée de l’Aventure qui travaillent avec nous le temps du tournage :

-   Pouvez-vous me sortir cette voiture pour tourner cet après-midi ?

Leur travail consiste en grande partie à nous préparer les autos et à nous les « livrer » sur le lieu de tournage, une route de campagne se trouvant à une quinzaine de kilomètres. Là, ils pâlissent et m’assurent que c’est un prototype, que le toit rétractable ne fonctionne que branché sur le 22 volt, que le réservoir ne fait que 10 litres (que d’ailleurs le jours de la descente des Champs-Élysées, ils avaient peur que le Président Sarkozy tombe en panne…) etc.

Bref, c’est « non ».

Je suis très contrarié, car je trouve cette auto magnifique et je voudrais vraiment qu’elle soit dans le film. Je décide donc d’employer les grands moyens (j’ai un peu honte, mais bon… c’est pour le film). J’attends que Christian Peugeot se pointe au musée et je lui désigne la Paladine.

-   Ça serait bien qu’on tourne avec cette voiture… Elle est mythique maintenant… Je vous vois bien dedans, assis à l’arrière (je n’ose pas dire « à la place du Président »)…

-   Très bonne idée ! dit-il en donnant des ordres.

Trois heures plus tard, nous tournons avec la Paladine (et un gros jerrican) et c’est moi qui fais le chauffeur. Un vrai moment de plaisir…



J’ajoute que les mécaniciens, beaux joueurs, ne m’ont pas fait la gueule et que nous ne sommes pas tombés en panne !

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*Je m’appelle Thibaut, je suis né en 1959. Il se trouve que j’ai toujours adoré les automobiles… Pourquoi ? Sans doute parce que j’aime l’idée de liberté. On monte dans sa voiture, on démarre, on s’en va ailleurs. Là où il fait beau, au bord de la mer, à la campagne… peu importe. Parfois, je repense à des histoires d’enfance, d’adolescence, de jeunesse et j’ai décidé de les livrer à P.O.A.