Hommage à un sacré numéro : la Peugeot 206

Teddy est un petit observateur fidèle de P.O.A. Il est âgé de 20 ans. Récemment, il m’a proposé d’écrire son premier article pour rendre hommage à une voiture qu’il affectionne particulièrement, la Peugeot 206. 



Je veux rendre hommage à une marque encore bien en vie (malgré les propos de certains détracteurs), à savoir Peugeot. Plus précisément au modèle qui à mes yeux de jeune adulte de 20 ans, mais aussi aux faits arithmétiques, est le plus important pour la marque au lion. La Peugeot 206.

Septembre 1998 : forcément un jeudi, tradition maison oblige. La grande lignée des « 200 » chez Peugeot s’agrandit. Place à la voiture qui va changer deux fois de décennie, d’un siècle et d’un millénaire pendant sa carrière ! A l’image de la « génération Y » dont je fais partie. La fin du service est arrivée pour la 205, voiture providence de Peugeot produite à plus de cinq millions d’exemplaires et qui restera associée pour toujours à trois lettres qui encore aujourd’hui font frissonner les passionnés : G.T.I..

Je pense à ces scènes que nous connaissons tous des films et séries américaines avec un super flic se trouvant face à un détonateur, sueur au front sur fond de musique à suspens. Quel fil couper pour éviter de tout anéantir?

Un parallèle avec le monde de l’automobile s’impose. Pourquoi ?: Parce que je m’imagine le moment où la 206 n’était que quelques traits sur une feuille de papier. Plusieurs projets sont présentés aux responsables de la marque dont Gérard Welter, patron emblématique du style Peugeot arrivé au début des années 1960 et... Papa de la 205. Imaginez vous l’importance du choix : devoir jeter son dévolu pour le projet qui remplacera le modèle qui a sauvé la firme sochalienne. Un mauvais choix et vous anéantissez un empire industriel plus que centenaire.

L’Ancien Régime a connu le « miracle capétien », période où la mort du monarque marquait l’arrivée d’un nouvel héritier sur le trône. D’où la formule « le Roi est mort, vive le Roi !». Métaphore toute trouvée pour Peugeot : la 205 n’est plus, vive la 206 !

Oui, vive la 206 ! L’esprit Peugeot est toujours là mais il a fait l’objet d’un grand chamboulement. Adieu les feux rectangulaires, bienvenue les amandes ! Bienvenue également à la large prise d’air typique de la gueule d’un lion prêt à mordre sa proie. Un style en phase avec l’époque qui tendait à la démonstration de force et au toujours plus gros (confirmé par les 407, 207 et première 308).



La Peugeot 206 telle que nous la connaissons n’a pas été le choix premier des dirigeants car la rupture stylistique qu’elle a apporté n’était pas dans la tradition conservatrice de la marque. Mais que dire à part saluer ce choix ? Son style moderne a contribué à l’élégance et au dynamisme de la 206 cc, marquant le grand retour de Peugeot sur le marché du cabriolet. Il a également permis une déclinaison break qui a connu un certain succès.



 La version 206 cc est une véritable invitation au plaisir de conduite

 Aujourd’hui encore, la Peugeot 206 est très présente sur nos routes et séduit jeunes (dont je fais partie) et moins jeunes conducteurs. Mon explication subjective tient au fait que le style équilibré, simple mais travaillé de la 206 en fait une voiture intemporelle. C’est là toute la force du design Peugeot (qui pour moi est sous-estimé) : dessiner des voitures au style sobre mais aux détails d’une grande intelligence. Et c’est encore le cas actuellement. Par exemple, si la nouvelle Peugeot 308 arbore des flancs aussi creusés, c’est pour suggérer sa légèreté.

 Cette simplicité stylistique se retrouve à l’intérieur. Les pro-allemands peuvent crier au scandale car la 206 n’utilise que des plastiques durs, sensibles à la moindre rayure. Et les ajustements sont pour ainsi dire assez moyens.





 Sur route, cette simplicité se retrouve dans le bon sens du terme. A savoir une voiture à la direction assistée hydraulique plutôt lourde obligeant à faire de petits efforts pour le moindre changement de trajectoire. Comment ne pas se sentir alors un peu « pilote » ?! Sans oublier l’insonorisation peu travaillée donnant l’impression de frôler le mur du son à 130 km/h !

Mais surtout, on se fait plaisir et sur ce point, Peugeot sont les meilleurs. A comparer avec les modèles actuels (bien que les dernières Peugeot aient subies un régime drastique), la voiture est légère, bien suspendue et assez confortable. L’art du compromis entre un châssis sûr et dynamique est une fois de plus au rendez-vous et l’arrière s’avère tout de même assez joueur, surtout sur chaussée glissante ou dégradée.

Mais qu’importe, voilà pourquoi j’aime la 206 et Peugeot : certes, la copie n’est pas parfaite mais le plaisir et les sensations sont là. Et quand on aime conduire, que demander de plus ?

 Miles Davis demandait : « Pourquoi jouer tant de notes alors qu’il suffit de jouer les plus belles ?».

 Peugeot, dans sa partition a toujours et fait toujours le choix d’un design juste et met l’accent sur le plaisir de conduire. En soit, les plus belles notes de la symphonie automobile.

 Teddy Arzuffi