Souvenirs d’Autos* (17) : La Mercedes 600 de la Star

 



Par Thibault Chatel*. Nous sommes en septembre 1977 ou 1978, je ne sais plus trop. Ce que je sais, c’est que je vais à Deauville, au Festival du Film Américain, avec une amie. Elle possède une Triumph Herald dont j’aime beaucoup la ligne et l’intérieur avec ce tableau de bord en bois… Une vraie petite Rolls. Comme cette amie est très sympathique, elle me laisse le volant, car elle sait combien j’aime conduire… C’est gentil.

Sur l’autoroute, il n’y a pas grand monde ce matin-là. Dans mon rétroviseur, je vois s’approcher une magnifique Mercedes 600, grise métallisée avec le toit noir. Une vraie voiture de star… qui me double lentement, car elle roule un peu au-dessus de ma vitesse.



J’ai le temps de voir, un jeune homme au volant et à la place du passager, un monsieur chauve qui se tient très droit… La 600 me dépasse, puis se rabat doucement sur la file de droite. Moi, j’envoie tout ce que j’ai sous le pied et je la redouble, simplement pour admirer cette magnifique auto. Symbole de puissance, de tenue de route, de luxe, de confort.

Ce petit jeu dure une trentaine de kilomètres, on se double, on se redouble… dans une ambiance très bon enfant.

Et, nous voilà au péage de Deauville.

La Mercedes stoppe à côté de moi, dans la file se trouvant à ma gauche. Ainsi, je peux voir le passager chauve. Là, je manque m’étrangler, c’est Yul Brynner. Une des plus grandes stars de tous les temps. Je lui fais un petit signe de la tête, genre « Bonjour Monsieur » et lui, me sourit. Il porte sa montre Cartier au poignet droit par-dessus son pull gris ! le comble du chic et il fume délicatement une cigarette qu’il tient entre mon majeur et son index. Re-comble du chic.



Il tire doucement sur sa cigarette et me rend mon petit signe. Je suis estomaqué.



 

Je regarde la Mercedes 600 s’éloigner et je me dis, voilà un homme qui a du goût. Moi, j’enclenche la première, direction Deauville pour une indigestion de films. En chemin, je me souviens que j’avais vu Yul Brynner dans la comédie Musicale « Le roi et moi » à New York, quelques années auparavant, avec Jacqueline, ma mère et Edward, mon beau-père. Quand Yul Brynner arrivait en scène, le public lui faisait une standing-ovation… Tu m’étonnes !

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*Je m’appelle Thibaut, je suis né en 1959. Il se trouve que j’ai toujours adoré les automobiles… Pourquoi ? Sans doute parce que j’aime l’idée de liberté. On monte dans sa voiture, on démarre, on s’en va ailleurs. Là où il fait beau, au bord de la mer, à la campagne… peu importe. Parfois, je repense à des histoires d’enfance, d’adolescence, de jeunesse et j’ai décidé de les livrer à P.O.A.