Souvenirs d’Autos (49) : La Chapron de Madame la Toubib

Par Thibaut Chatel. J’ai déjà parlé des années 60 et de mon enfance dans la maison familiale de Sainte-Marie du Mont, posée sur la plage qui s’appelle depuis le 6 juin 1944 : UTAH BEACH.



C’est d’ailleurs amusant de voir la maison aujourd’hui (avec mon fils, François, devant) et le jour du débarquement…





Dans cette maison, venait la cousine de ma mère avec son notaire de mari qui énervait beaucoup mon père. Mais le notaire avait une mère (rhumatologue, je crois) qui avait trois caractéristiques :

Elle ne parlait pas aux gosses, ce qui m’était égal,

elle bronzait nue dans les dunes, ce dont je me foutais complètement

et elle roulait dans un cabriolet DS Chapron (gris métal, intérieur cuir rouge) ce qui me fascinait.



Une bagnole magnifique qui me faisait rêver avec son odeur particulière, son champignon à la place de la pédale de frein et ce mini levier de vitesse qui servait aussi de démarreur…

Le temps passe… la maison est vendue… on ne va plus en Normandie et j’apprends le décès de la toubib vers le milieu des années 70. Je devais avoir 15 ou 16 ans.

Sincèrement, je n’étais pas tellement attaché à elle et cette nouvelle ne me fait ni chaud ni froid. Pourtant, je demande à ma grand-mère :

-   Et sa voiture ? sa DS ? Elle est où ?

Horreur ! Malheur !

J’apprends que le fils de la toubib, le notaire psychorigide avait fait enlever la voiture par un casseur !!

À l’époque, on ne pouvait imaginer qu’un cabriolet Chapron pourrait atteindre les prix fous qu’on voit aujourd’hui… mais cette nouvelle me rend dingue. Je prends mon téléphone, j’appelle, je geins, j’implore ! Mais la voiture a été démontée pour les pièces détachées !!

Les mécréants ! Les incultes ! Les imbéciles ! Comme disait le grand Georges « Quand on est con, on est con ! »

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*Je m’appelle Thibaut, je suis né en 1959. Il se trouve que j’ai toujours adoré les automobiles… Pourquoi ? Sans doute parce que j’aime l’idée de liberté. On monte dans sa voiture, on démarre, on s’en va ailleurs. Là où il fait beau, au bord de la mer, à la campagne… peu importe. Parfois, je repense à des histoires d’enfance, d’adolescence, de jeunesse et j’ai décidé de les livrer à P.O.A.