Souvenirs d'Autos (292) : Laissez passer les Mirages...

Une rubrique pilotée par le Commandant Chatel. Merci à Gérald qui nous régale d’une histoire militaire (rien ne peut me faire plus plaisir !!) :

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Nous sommes en 1994, et je dois effectuer mon passage sous les drapeaux.

Bien que fraîchement diplômé d'un BTS en économie de la construction, j'ai insisté pour servir dans le génie et pouvoir conduire des camions.

Au bureau d'orientation, je joue ma dernière carte en insistant pour conduire des poids-lourds en argumentant que j'ai déjà le permis auto depuis 3 ans et que mon père a servi dans le génie !

Ça marche et me voilà affecté au Génie de l'Air, c'est un détachement de l'armée de terre qui est spécialisé dans la réparation des aéroports et aérodromes en maintenance et en opération.

En ce début d'année, je reçois mon affectation : « TOUL » !

Trop bon ! en bon sudiste que je suis, je me dis : c'est Toulon !

Bin non... perdu Toul, c'est la Meurthe et Moselle...

C'est dans cette ambiance glaciale de février que j'effectue mes classes à Toul les b…., et où je passe mes deux permis avec succès;  poids lourds et super lourds.

À la fin de la confirmation je suis réa-affecté à Istres.

Le génie de l'air est une véritable entreprise de TP spécialisé dans la voirie, et ils ont tout le matos nécessaire.

Après avoir effectué de l'enrobé sur la base d'Aix, du terrassement à Orange, me voilà désigné pour une mission en Corse !

Ma compagnie est à Solenzara depuis qu'une inondation a emporté la route ceinturant la base.

Après le passage des démineurs c'est nous qui sommes chargés de reconstruire la route. On travaille donc depuis plusieurs semaines autour de la piste, ce qui nous permet de profiter du va et vient des avions militaires.

Bon, le Transall c'est bien beau mais quand les Mirages rappliquent le spectacle est grandiose.



Bref, nous travaillons sur le tronçon en bout de piste et en même temps, les mirages effectuent leurs manœuvres.

On transporte du remblai avec des vieux Berliet réformés et on se suit les uns derrière les autres.



Arrivée en bout de piste on ne se soucie pas du tout des avions car la route et quand même éloignée de plusieurs dizaines de mètres de l'extrémité de la piste.

Sauf  qu'au passage du premier camion un Mirage passe au-dessus du GBH en remettant plein gaz !

Whaou ! le bruit ! l'accélération! c'est grandiose !!!

On n'y comprend rien et on pense qu'ils font des essais d'appontage !

Tu parles !

Notre gradé est convoqué dans le bureau du Colonel de la base, remontage de bretelle !

- C'est quoi ce bordel, vous pouvez-pas regarder si un avion arrive avant de traverser ?!?

- Le pilote a dû remettre plein gaz pour éviter votre gus avec son camion!

- Les chauffeurs regardent à gauche et à droite, mais les faire regarder en l'air dans une cabine fermée c'est difficile...

- Bon, on va résoudre le problème !

Le lendemain sur une chaise d'arbitre de tennis, nous avions un pauvre coye (surnom des appelés fusilliers commando de l'armée de l'air) en plein cagnard qui regardait en l'air avant de nous faire traverser...

Merci Gérald !

J’ajoute que vous pouvez suivre notre ami sur Instagram.

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Une vraie page de bagnolard passionné, vous pouvez me faire confiance.

Cette rubrique est aussi la vôtre !

Faites comme l’ami Gérald et racontez vos anecdotes au Commandant Chatel par mail (thibautchatel@icloud.com), il se chargera de les publier. N’oubliez pas que pour « Souvenirs d’Autos » nous cherchons de l’anecdote, de l’humain, de l’humour, de l’émotion et même des malheureux sur des chaises d’arbitre de tennis en plein soleil !

Et si possible, comme Gérald, joignez à votre histoire des photos….

On adore ça chez POA !

Merci.