Souvenirs d’Autos (398) : Les gendarmes et la 4L

Nous sommes dans les années 90, je travaille dans une société de travaux publics et j’ai choisi pour me rendre à mon travail, une 4L fourgonnette réformée d’une boite de TP nationale. Sans malice, si la raison sociale a été retirée, l’autocollant rayé blanc et rouge et le panneau service sont restés en place. Je suis encore à l’époque un peu rétif à la ceinture de sécurité dans les véhicules de type camionnette même si celle-ci est devenue obligatoire depuis déjà pas mal de temps. 

Je rentre chez moi filant bon train, coude à la portière quand, trop tard pour réagir, au détour d’un virage, deux gendarmes embusqués me font signe de me garer.

Je suis d’un naturel avenant et fait bien souvent contre mauvaise fortune, bon cœur. J’obtempère bien sûr, et dès la voiture arrêtée, je sors et tend la main en souriant en direction des deux perdreaux. 

Un peu surpris ils me demandent si j’avais ma ceinture.

- Bien sûr que non, je ne la mets jamais, c’est un utilitaire, répondis-je faussement sûr de moi.

- Mais monsieur, dis le premier, ça fait déjà plusieurs années que c’est obligatoire
 !
- Eh bien vous faites bien de me le dire, je le saurais désormais.

Pendant ce temps là, le second fait le tour de la voiture et tombant sur le panneau « service » s’exclame :

- Si cette auto vous appartient, en tant que particulier vous n’avez pas le droit d’afficher ce type de signalisation. C’est réservé aux véhicules de service.

- Oh vous savez, je suis souvent sur les chantiers...

- Qu’importe c’est interdit. Vous avez les papiers ?

Je fais semblant de chercher et...

- Ce doit être ma femme, elle prend parfois la voiture. Écoutez, vous êtes de quelle brigade ? Je vous les présenterai dans les meilleurs délais.

- Brigade de Treffort mais....

Et là, éclair de génie, totalement improvisé.
Mon épouse s’occupait à l’époque de la gestion de la salle des fêtes de notre village et il m’était tombé dans l’oreille que le commandant de la brigade de Treffort mariait sa fille et avait donc loué la fameuse salle.

- Ah mais votre commandant marie sa fille ce weekend !

Et là je vois dans leurs yeux ; merde mais il connait le chef !

Un léger flottement, je reprends la parole.

- Bon on fait comment alors, je passe demain à la brigade ?

- Non non, ce n’est pas la peine, nous aurons bien l’occasion de nous revoir.

Serrages chaleureux de main et sourires Colgate. J’étais tellement fier de moi que j’ai raconté cette histoire à tout le monde à l’époque et qu’encore parfois je l’évoque pour souligner le fait que rien n’est jamais perdu, même quand on est en tort et qu’un sourire chaleureux et un peu de considération font plus que menaces, reproches et critiques sur leur rôle au bord des routes.

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On oublie un peu l’arbre à came et le Weber double-corps… Et si possible, joignez à votre histoire des photos…. On adore ça chez POA !

Merci.