Alfa GT 1750 Veloce: la plus désirable

Après quatre ans de production, début 1968, le coupé GT tipo 105.44 subit son premier grand rajeunissement autant esthétique que mécanique. Sa face avant fut redessinée plus finement avec une calandre comptant désormais 4 phares. 

Outre des roues plus petites de 14 pouces contre 15 précédemment, elle innovait par un intérieur redessiné dans un style plus cossu. 

La planche de bord était revue tandis que le levier de vitesses au plancher émergeait d’une console centrale. Des sièges plus enveloppants avec appui-tête intégré accueillaient plus confortablement et sûrement les passagers avant.

La 1750 GT Veloce de 1969 d'Alain affiche la fameuse couleur Giallo Ocra du lancement 

Sa 1750 a conservé les roues d'origine en tôle réduite à 14 pouces

L'intérieur avait été entièrement redessiné particulièrement la planche de bord très réussie

De 1600 à 1750 cm3

Il y avait aussi du nouveau sous le capot qui avait perdu sa célèbre " boîte aux lettres".  Son 4 cylindres en alliage léger à double arbre à cames en tête voyait sa cylindrée grimper de 1570 cm3 à 1779 cm3. 

Elle explique la reprise du nom mythique de 1750 qui désignait déjà chez Alfa dans les années 30, un merveilleux petit spider 6 cylindres. La 1750 gagnait quelques chevaux en plus avec 118 ch DIN à 5 500 tr/mn contre 109 sur la 1600 GTV et surtout davantage de couple à bas régime. Bien entendu, il était toujours accouplé à la boîte de vitesses à 5 rapports qui était un régal à manipuler.

Avec prés de 190 km/h en vitesse de pointe en 1968, des accélérations du même niveau, c’est à dire environ 31 secondes aux 1000 mètres, de meilleures reprises, la GTV produisait des performances de haut niveau. 

Passionné de voitures, Alain est en train de restaurer une Fiat 850 Spécial que POA attend impatiemment 

Alimenté par deux carburateurs, le Busso porté à 1770 cm3 avouait 118 ch DIN. Une belle puissance en 1968 !

Le virus Alfa

Heureux propriétaire depuis juin 2024 de ce GT 1750, Alain précise que dans sa famille, ils ont été tous frappés par le virus Alfa. 

" Dans les années 70, j'avais 11 ans et mon parrain Alain est venu à la maison avec son Alfa 1750 GT blanche. J'ai fait un tour avec lui et je me souviens encore du son si particulier du moteur. C'était un Alfiste  car il a eu plusieurs Alfa notamment une GTV6 sur mes conseils. Mon frère Joël qui est aussi Alfiste possède une berline Giulietta. A 19 ans, j'ai eu ma première Alfa,  un spider Junior 1600 que j'ai toujours  depuis 45 ans, et depuis 2015,  j'ai également un spider Giulietta. J'ai possédé pendant quelques années un coupé GTV 2000 et une Junior 1300 que j'ai revendus.  J'ai trouvé cette GT Veloce de 1969 entièrement restaurée autant carrosserie que mécanique et sellerie chez un excellent spécialiste des Alfa  " Ma Petite Italienne" dans l'Indre et Loire". 

Le coupé 1750 produit de 1968 à juin 1971 a été fabriqué à un peu plus de 44 000 exemplaires.  Jusqu'à cette époque, Alfa Romeo était seul dans le segment des berlines et coupés sportifs. C'était pour répondre à la nouvelle concurrence de BMW qui allait attaquer la marque italienne  d'abord avec la 1600 TI suivie de la 2002 TI. 

Les sièges sont d'un dessin asymétrique avec d'un appui-tête intégré au dossier sur le siège passager

L'adjectif sublime n'est pas excessif pour qualifier la planche de bord. La plus belle de la lignée des GT 

Un bruit magnifique

" J'adore ce modèle plus séduisant à mes yeux que la 2000 que j'ai possédée et  dont la finition intérieure avait perdu en qualité particulièrement la planche de bord et les garnitures intérieures trop plastifiées. La planche de bord avec ses deux gros cadrans est superbe.   Je profite du bruit du moteur qui est magnifique surtout avec la suppression du silencieux arrière. 

J'ai retrouvé les sensations de mon coupé 2000 avec ce moteur merveilleux à deux visages, souple à bas régimes et agressif en montant les tours mais sans en abuser car elle est encore en rodage. Excellente boîte de vitesses, freins efficaces et bonne suspension légèrement modifiée à l'arrière par le restaurateur pour améliorer la tenue de route. Je ne l'utilise que pour de petites balades et à chaque sortie, ce ne sont que des pouces levés des personnes croisées. C'est une voiture dont la beauté est hors du temps ! " 

La 1750 comptait 4 phares.

La première série se reconnaissait à ses clignotants débordant latéralement sur les ailes 

C'est vrai. Sa planche de bord avait été dessinée avec tant de goût et de grâce, que l’on aurait acheté la 1750 que pour le plaisir de la contempler. Sous une imposante double visière en forme de casquette, deux gros cadrans finement ciselés de chrome accueillaient une instrumentation qui nourrissait le sentiment que sa mécanique était de l’horlogerie de haute précision. 

Certainement, par le fait des fines et longues aiguilles blanches sur fond noir qui dansaient lorsqu’on mettait le contact. C’est avec bonheur que le conducteur jetait un coup d’œil sur la console où étaient enchâssés, tournés vers lui, deux autres petits manomètres le renseignant sur le niveau de la jauge et la température de la mécanique. 

Superbes poignées intégrées et très préhensiles 

Fiat 850 et GTV6

La différence entre les adultes et les enfants naît que les adultes rêvent le jour. Alain rêverait de compléter sa petite collection par un coupé GTV6. Actuellement, il termine la restauration d'une petite Fiat 850 berline Spécial. Une voiture qu'il a sauvée de la casse et difficile à restaurer car contrairement à la 500, on ne trouve plus de pièces. D'autant que comme toutes les Fiat de cette époque, la 850 a été emportée par la rouille.

À POA, nous l'attendons impatiemment. Ne change pas Alain !  

 La 1750 se caractérisait pas son trèfle à 4 feuilles doré sur la custode arrière

Par rapport à la 2000, la 1750 avait conservé les petits feux rouges de la 1600 qui équiperont quelques sportives,

spécialement la dernière Alpine Berlinette