Peugeot 504 Coupé V6 TI : C'est la classe à Dallas

Une fois n'est pas coutume, vous ne verrez pas son propriétaire qui l'a confiée en dépôt vente dans un garage de mes relations. Lorsque cet article sortira, elle aura été certainement vendue car elle avait suscité de nombreux appels téléphoniques. Il y avait bien 20 ans que je n'avais pas essayé un coupé 504 V6 et c'était déjà pour une rubrique retro pour le magazine Peugeot je crois.
 
Malgré ses 45 ans, la belle dame a toujours de l'allure avec son moteur d'origine affichant 149 000 km, Sa peinture refaite y a dix ans était très appréciée à son époque par ses acheteurs. Elle ajoute de la classe à la classe. Pas de trace de corrosion ce qui est étonnant car on sait que les 504 coupé et cabriolet pourrissaient à la vitesse de la lumière. Difficile aujourd’hui d’en dénicher un non corrodé. Il est équipé de jantes optionnelles en alliage léger chaussées Michelin TRX neufs qui ont le gros défaut de coûter en 190/65X 390 plus de 250 euros pièce. Ses jantes en alliage lui donnent une allure plus sportive et aussi plus élégante. Et pourtant, déjà sans, le coupé 504 de l'élégance à revendre.

Le coupé 504 a été produit de 1969 à 1983 en 4 et 6 cylindres à partir de 1975

Il était réalisé sur une base de berline 504 dont l'empattement avait été raccourci de 19 cm

De 4 à 6 cylindres

Né en 1969 en coupé et cabriolet 4 cylindres, cette Peugeot sobrement dessinée par Pininfarina avait bénéficié d'un restylage fin 1974 en même temps qu'il adoptait le moteur V6 PRV de la future 604. En 1978, Peugeot élargira la gamme en revenant au 4 cylindres deux litres de concert avec le 6 cylindres PRV. Esthétiquement, il adoptait des phares de forme oblongue à la place des doubles phares empruntés aux dernières 404 coupé. Il se remarquait également par de nouveaux feux élargis et quelques autres détails qui furent bien perçus. Ce ne fut pas le cas en revanche de l’adjonction de boucliers en matière synthétique couleur caisse ou noirs selon la teinte de la voiture qui fit hurler les puristes en 1980 conservés jusqu'à sa fin de production en 1983.

Le coupé-cabriolet bénéficiait d'une planche de bord originale. L'instrumentation était celle de la 504

En 1975, de nouveaux phares rectangulaires changèrent le regard de cette voiture

Sous le capot, son 6 cylindres était attendu depuis si longtemps ! Il symbolisait le retour de la France dans le segment des grandes routières, hélas, il tombait vraiment mal en pleine crise énergétique où le prix du litre du carburant s’envolait. Non seulement, ce V6 de 2,6 l en aluminium calé à 90 degrés, un angle original à l’époque, montrait un bel appétit mais surtout il se payait le luxe de ne pas être enthousiasmant. Il manquait de velouté à cause de son calage original et de puissance par rapport aux 6 cylindres allemands auxquels on ne manquait pas de le comparer.

Grace à l'injection, le PRV de 2,6 l avait vu sa puissance grimper à 144 ch contre 136 en version 2 carburateurs plus gourmande

Toujours en 1975, de nouveaux feux rouges avaient remplacé les 3 feux en oblique des premières versions

Injection et boîte à cinq rapports

En 1978, la version TI tentait de gommer une partie de ses défauts chroniques. En adoptant l’injection Bosch, elle gagnait une poignée de chevaux passant de 136 à 144 tout en perdant un peu de sa gourmandise aidée de surcroît par une boîte de vitesses à 5 rapports.

Ce moteur ne manquait pas de qualités en matière de compacité, légèreté et robustesse. Il manquait surtout d'onctuosité pour un 6 cylindres et il ne fallait pas l’écouter après avoir entendu le 6 en ligne d’une BMW. Mais ses 144 ch entraînaient ce coupé à un bon 190 km/h avec d’honnêtes accélérations (31 s aux 1000 mètres DA) et de d’honorables remises en vitesse au prix d’une bonne douzaine de litres aux cent kilomètres sur route et bien davantage en ville.

Cette 504 est chaussée de jantes en alliage léger qui a le même dessin que celles équipées de pneus normaux. Avec les TRX, elles sont légèrement plus grandes

Observez la magnifique pureté des formes du coupé qui offre une excellente visibilité

A son beau volant Nardi qui n'était pas d'origine, j'ai été étonné par la dureté de la direction doutant un instant de son assistance de même que celle de son embrayage. Cette grand-mère qui se démarre à gauche comme les Porsche avoue 45 ans tout de même ! En revanche, j'ai été séduit par son intérieur tout tapissé de cuir clair du plus bel effet emprunté à un cabriolet d'après le vendeur, le moelleux de ses sièges et l'agrément de sa boîte de vitesse. Les 144 ch sont bien là et montrent d'honorables accélérations. La suspension issue de la 504 et 604 à 4 roues indépendante porte bien ses passagers.  Le son sourd de son V6 se fait bien entendre dans l'habitacle et ce n'est pas désagréable. Habitacle dont les fins montants améliorant la visibilité, étonnent aujourd'hui comparés à ceux nos voitures modernes axées sur le sécuritaire.

Ce modèle est équipé d'un remarquable volant bois d'origine italienne signé Nardi. Quelle beauté !

Le discret sigle V6 rappelait que ce n'était pas la 4 cylindres qui avait le même aspect

Le coupé 504 V6 n'était pas une sportive en s'adressant davantage à une clientèle aisée assez âgée et sans enfant partis vivre leur vie, préférant le confort, la beauté des lignes à la performance tout en désirant une voiture exclusive mais discrète au niveau du nom à l’égard du percepteur. Plus 45 ans après, elle reste d'une impressionnante pureté esthétique. Les plus belles photos sont signées par l'excellent Nathalan Pouilloux et les moins bonnes par moi, évidemment.

A partir de 1980, les pare-chocs chromés furent remplacés par des boucliers en composite. Le cabriolet 6 cylindres n'a jamais été proposé en version TI

Voir aussi : vidéo Peugeot 504 Coupé V6