Souvenirs d’Autos (39) : 205 GTI et gendarmes affutés

Par Thibault Chatel. 1985. Je roule dans une Golf GLS automatique (voir Souvenirs d’Autos n°6 ). Si j’apprécie cette voiture bien construite, je ne peux pas dire que je m’amuse beaucoup avec…

 Une nuit, je remonte des Landes vers Paris. Et je me fais doubler par une petite bombe nommée 205 GTI… Une fois, deux fois, trois fois… et ça continue comme ça pendant 700 kilomètres. Elle est sortie l’année d’avant et on commence à en voir beaucoup ! À cette époque, les conducteurs lancés à 180 faisaient des appels de phare pour surtout ne pas lever le pied de l’accélérateur, même un instant.



Quand j’arrive à Paris, je suis très énervé. Cette 205 GTI, il me l’a faut ! Je déboule à la grande concession Neubauer porte de Champerret pour me renseigner. On me répond qu’il y a six mois d’attente, ce que bien sûr, je ne peux supporter ! Bref, le vendeur me proposer celle de M. Neubauer en personne, elle n’a que 3000 kilomètres. On tope et après les détails réglés (crédit atrocement cher, carte grise, vente de la Golf), me voilà quelques jours plus tard au volant de mon bolide.

 Nerveuse, légère, cette petite auto était fantastique. Un vrai kart, collé à la route. Je ne sais pas trop pourquoi, je décide de faire un aller et retour pour Reims histoire de tester la bête. À l’époque, l’autoroute de l’Est était réputé pour être désert… surtout le dimanche matin. Je fais l’aller en restant sous la limite de vitesse, histoire de me familiariser avec l’auto. Je me dis que je vais « envoyer au retour ».

Arrivé à Reims, je sors de l’autoroute pour y entrer à nouveau et là, je monte les rapports, et zou !

Je fais peut-être deux ou trois kilomètres probablement à 190… quand je vois, sur la file de droite à 500 mètres de moi, une voiture bleue… Argh ! des gendarmes en Alpine !



Je ralentis, je ralentis encore, je me cale à 130… et je rejoins cette Alpine qui roule tranquillement à 120 ! Là, commence ce que je pourrais appeler « Le jeu du con », puis qu’on se suit en se surveillant. Ce qui est cocasse, c’est que je vois débouler derrière moi d’autre petites bombes (Golf GTI, BMW, etc.) qui ralentissent elles-aussi…

Nous sommes là, à rouler à la queue-leu-leu assez bêtement. Soudain,  les gendarmes me font signe de les suivre sur une aire de repos. Les autres profitent de cette aubaine pour reprendre leur course.

 Moi, complètement dégoûté, je sors mes papiers qui sont parfaitement en règle, évidemment, car comme disait le grand Georges Brassens : « Un vrai anarchiste, c’est un mec qui traverse toujours dans les clous pour ne jamais avoir affaire aux flics ».

Je demande aux gendarmes pourquoi ils m’arrêtent, vu que grâce à leur petit manège je roulais à la vitesse autorisée. Ils me répondent qu’il voulaient voir de près ma 205 ! Du coup, on commence une conversation assez agréable presque mondaine. Leur Alpine est drôlement belle… on compare le prix, la vitesse de pointe, tout ça…

Après une conversation d’une quinzaine de minutes, ils me laissent repartir en me conseillant de respecter les limitations de vitesse.

Précieux conseil que j’applique respectueusement, bien sûr, c’est évident….

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*Je m’appelle Thibaut, je suis né en 1959. Il se trouve que j’ai toujours adoré les automobiles… Pourquoi ? Sans doute parce que j’aime l’idée de liberté. On monte dans sa voiture, on démarre, on s’en va ailleurs. Là où il fait beau, au bord de la mer, à la campagne… peu importe. Parfois, je repense à des histoires d’enfance, d’adolescence, de jeunesse et j’ai décidé de les livrer à P.O.A.