NSU TT : Star des sixties

On peut qualifier la NSU TT 1200 de R8 Gordini allemande. Produite de fin 1965 à 1972, elle a connu un bien plus grand succès, fabriquée à plus de 65 000 exemplaires contre 11 600 pour la bleue. Moins chère de 30 %, elle ne proposait pas non plus les mêmes performances avec 65 ch et 155 km/h contre 88 ch et 175 km/h pour la française. En compétition, en tourisme de série, elle ne faisait pas le poids contre une Gordini. En revanche, en groupe 2, ensorcelée par des sorciers nommés Meznarie ou Spiess, poussée  parfois à près de 130 ch, elle se révélait souvent plus compétitive. Elle permit d'ailleurs à une ribambelle de jeunes pilotes de se faire un nom comme Gérard Larrousse, MC Beaumont et Bernard Darniche qui remporta avec plusieurs rallyes en 1969.

Les lignes de la NSU s'inspiraient de celle de la Chevrolet Corvair US également à moteur arrière

La TT reprenait la carrosserie de la 1000 allongée à l'arrière de 65 cm. L'entrebâillement optionnel du capot permettait d'améliorer le refroidissement perfectible du moteur

4 cylindres refroidis par air à arbre à cames en tête de 1177 cm3 alimentés par deux carburateurs Solex de 34. Puissance 65 ch DIN à 5 500 tr/mn

800 km en 24 ans !

Cette année là, Henri était encore un enfant. Déjà passionné, il n'imaginait pas encore qu'il deviendrait plus tard pilote en totalisant une dizaine de victoires scratch sur 150 rallyes disputés. " La NSU TT me faisait rêver par son bruit original, ses performances et évidemment ses pilotes. J'ai attendu 2024 me faire plaisir. C'est une voiture rare surtout en France et celles qu'on trouve ne sont plus d'origine. Chance inouïe, j'ai déniché pas loin de chez moi, cette TT 1200 de 1968 dans un état incroyable avec seulement 102 000 km strictement d'origine. En 55 ans, elle n'avait connu que deux propriétaires et le dernier qui l'avait conservée 24 ans, n'avait parcouru que 800 km avec. Avant, elle était restée 15 ans dans un parking sans rouler protégée pas un centimètres de poussière. Carrosserie zéro corrosion, c'est exceptionnel ".

L'agilité de la petite TT, propulsion à moteur arrière, était due à plusieurs facteurs. D'abord son poids plume de 680 kilos seulement, d'un train avant performant et surtout de son moteur en alliage léger.  Refroidi par air, monté transversalement, il lui apportait une répartition quasi-parfaite des masses avec une motricité exceptionnelle.

Henri a gagné une dizaine de rallyes et plusieurs dizaines de victoires de groupe et de classe sur 150 participations

Cadrans sur fond noir sans zone rouge pour le compte-tours, petit volant sport, pédalier très décalé imposé par le large passage de roues

Elle m'a bluffé !

" J'ai changé seulement les amortisseurs, les rotules, les plaquettes. Tout le reste est d'origine !  Sa tenue de route en courbe est exceptionnelle, sa direction est hyper précise et son freinage à disque à l'avant encore efficace. Il est vrai qu'elle est si légère. Seule sa tenue de cap comme toutes les voitures à moteur arrière n'est pas géniale.  Sous son apparence frêle, elle est étonnante et on comprend pourquoi, elle a gagné autant de courses. Je possède également une Simca Rallye 2 mais la NSU lui est supérieure. Elle m'a bluffé ! J'ai envie de la conserver même si mon rêve aurait été la version TTS très rare et quasi-introuvable en France ! ".

La TT a été produite en trois cylindrées. 1100 cm3 55 ch pour la première dérivée de la 1000, puis dès 1967 avec une cylindrée poussée à 1177 cm3 et 65 ch épaulée par la TTS de 1000 cm3 de 70 ch. Version reconnaissable à son radiateur d'huile  à l'avant destinée à s'imposer en moins de 1000 cm3,  produite seulement à 2402 exemplaires   contre près de 50 000 pour la TT 67 F 1200.

TT pour Tourist Trophy, une victoire pour les motos NSU

A gauche, le bouchon du réservoir d'une capacité de 37 litres. En cas de choc frontal, la roue de secours jouait un rôle actif

Impeccable sellerie en skaï d'origine. Belle finition à l'allemande !

600 à 1200 cm3 pour trois longueurs différentes

Après avoir abandonné l'automobile en 1932 pour se consacrer à la moto, la firme allemande NSU était revenue au x 4 roues en 1957 avec une petit bicylindre de 600 cm3 à moteur arrière. Fin 1961, sous le nom de Prinz, elle adopta une carrosserie plus moderne copiée sur la Chevrolet Corvair. Fin 1963, NSU dévoila la 1000 allongée dans sa partie arrière portée de 3,14 à 3,77 m animée par un 4 cylindres de 1000 cm3 toujours refroidi par air. En 1967, avec la 110, NSU allongea cette fois l'avant (4 mètres !) avec un moteur poussé à 1200 cm3. La NSU TT était le cocktail entre ces deux derniers modèles.  Ruinée par la Ro 80 rotative, la firme NSU fut rachetée en mars 1969 par Volkswagen qui poursuivit sa production des voitures à moteur arrière jusqu'en 1972 et la K70 jusqu'en 1975.

Au coté d'Henri, ce jeudi 1er mai, quelques souvenirs de cette NSU que j'ai tant aimée sont venus tisonner ma mémoire. Sa sonorité si particulière, mix entre une Cox qui aurait avalé du Viagra et une Porsche 911 et une belle nervosité malgré 65 petits chevaux. Hasard du calendrier c'est aussi un 1er mai à 18 ans que j'ai fais trois tonneaux par.... l'avant avec ma NSU. Un, deux, trois ! C'était interminable. Avec la chance de pouvoir l'évoquer aujourd'hui.

Par rapport à la 1000 C aux phares ovales, la TT se distinguait par ses doubles phares

La photo est un peu floue, car à près de 160 km/h, une TT bouge beaucoup. Vitesse testée évidemment ailleurs....

Les Audi et les NSU étaient vendues chez nous par la Ceida, un importateur privé Robert Ferry (Compagnie Européenne d'Importation et Distribution Automobile)

La NSU était proposée à un tarif très compétitif