Souvenirs d'Autos • Hispano-Suiza

Souvenirs d’autos (479) Rouler en Hispano, c’est facile (1ère partie)

Écrit par Gérard Rossini

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Vendredi 2 mai 2025

Dans les années 70, l’arrivée d’une Hispano dans un village était un petit évènement.

Pas si c’était juste pour le traverser ; dans ce cas, les bambins couraient pour accompagner le « tacot », les vieillards de service assis sur leur banc les deux mains sur le haut de leur canne s’éveillaient brutalement et commentaient de nostalgie… En revanche, si c’était pour faire halte ou étape, ou simplement avitaillement, l’affaire prenait autre tournure !

Et nous ne perdions jamais de vue qu’en seconde intention, l’une des finalités de ces vadrouilles merveilleuses était de détecter d’autres merveilles, mécaniques celles-là. Il faut ici remettre les choses dans leur contexte. En 1970, nous sommes à 30 années de 1940 et 25 de 1945 et de la fin de la guerre. Pour des raisons évidentes, aucune Hispano ou presque n’a circulé depuis 1939 et, tout comme les Bugatti, toutes ont été  protégées, voire « cachées » des ferrailleurs. Mais localement, tout le monde en connaissait l’existence.

La voiture de M. le Comte ou de tel ou tel industriel du canton était aussi connue de tous que celle de M. le Curé ! Et lorsque nous « faisions de l’essence » ou que simplement nous allions manger un cassoulet ou une choucroute au bistrot du coin, il était bien rare qu’on ne nous parle pas d’une Hispano ou d’une Bugatti locale. Il nous est même arrivé d’être redirigé vers un amateur local.

C’est comme ça que nous avons passé une nuit chez un inconnu de nous une heure avant qui avait une douzaine de splendeurs qu’il cachait jalousement.  Dominique, ma femme, avait fini par dompter   sa crainte des  « voitures de mec » et lorsque les conditions n’étaient pas trop délicates, en sinuosité ou en météo, elle prenait le volant avec plaisir et une petite fierté féministe très légitime !

En 1972, une femme de 22 ans diplômée d’une Ecole de Commerce conduisant  une Hispano ne courait pas les routes ! La conduite à droite était probablement plus perturbante encore que la direction non assistée sur une voiture de plus de 2 tonnes…  Nous roulions sagement ce qui était conforté par la position des aiguilles du tableau de bord. Selon le catéchisme de Saint-Bugatti, la vitesse de croisière optimale d’une bagnole de bon faiseur est toujours donnée par l’aiguille du compteur verticale  lorsque celle du compte-tours l’est dans la vitesse du numéro le plus élevé. Par exemple sur une H6B 2000 tours en 3ème  donnent l’aiguille verticale à 65 kilomètres-heure. On notera toutefois que chez Bugatti l’aiguille est verticale vers le haut chez Hispano c’est vers le bas… La vitesse de croisière optimale d’une H6B est donc de 65 kmh en 3ème. Dominique respectait ça et moi un peu moins, mais pas de beaucoup. C’était d’ailleurs cohérent avec l’état des routes de l’époque.

Il y avait encore peu d’hôtels de chaîne dans les années 70 et la découverte des hôtels bourgeois de centre ville ou des auberges de nationales était un vrai délice ! Le Guide Michelin signalait la présence d’un garage et cela emportait souvent notre décision : ça évitait entre autres d’avoir à enlever la cigogne ! Et puis ça facilitait le graissage ! Instruit par le catéchisme d’Adrien (Maeght) qui stipule qu’une voiture qui roule n’est jamais assez graissée, j’avais toujours un graisseur et une burette dans les accessoires ; en fonction de l’état des routes du jour et/ou du lendemain, je graissais… Jai souvent proposé à Dominique de le faire, mais en vain…

Le dîner était à l’aune de l’Etablissement : guindé-province ou bordéloavantgardiste, c’était rigolo et parfois délicieux…  et presque toujours suivi d’un épisode qui pouvait s’avérer précieux : rattrapés dans un couloir ou dans le salon, quand ça n’était pas carrément à notre table , au dessert :

- Vous êtes les propriétaires de l’Hispano ?

- Oui, bonsoir…

- Mon Père en a eues plusieurs

Ou bien :

- Mon voisin a encore celle de ses parents ou bien  j’en connais une belle…

 

Et Dominique notait… Plus d’une fois ça s’est avéré fructueux ! La même chose se produisait lors de nos passages dans les stations-services :  « Va vite chercher ton frère !  ça c’était de la bagnole !  » ; j’ai récupéré comme ça un paquet de pièces, moteurs jantes, instruments , accessoires …

Ça coûtait souvent dix minutes de bavardage, mais parfois ça rapportait une adresse ! Et lorsque ça s’avérait n’être ni une Hispano ni une Bugatti, ça faisait les affaires d’un copain…

Nous avons eu huit Hispano ! Peu de régions de France ont échappé à nos balades. Epoque bénie ! Et à divers titres… dont l’un est que c’était il y un demi-siècle !

En 1976, Julie est née et nous avons opté pour plus fonctionnel…

À suivre…

Illustration - Hispano Suiza
Hispano Suiza
Illustration - Hispano Suiza
Hispano Suiza

L’avis des Petits Observateurs

1 commentaire au sujet de « Souvenirs d’autos (479) Rouler en Hispano, c’est facile (1ère partie) »

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Fascinant récit ! Quelles belles années ces seventies, si loin et si proche de l'immédiat après guerre.... Vingt cinq ans seulement !
L'an deux mille pour nous aujourd'hui.
J'attends la suite avec impatience

Vendredi 2 mai 2025 à 22h34

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